Souvenirs entomologiques

Première édition des Souvenirs entomologiques, de 1879.

La prochaine fois que vous croisez un japonais, faites le test suivant: demandez-lui s'il connait Fabre, (prononcez "Faaburu"). Entendant ce mot magique, tel un shibboleth, il devrait vous répondre "Konshuuki"! Si ce n'est pas le cas, de deux choses l'une: ou bien vous prononcez mal Fabre en japonais, ou bien vous avez devant vous un ersatz.

Souvenirs entomologiques, l'œuvre maîtresse de Jean-Henri Fabre, tous les élèves de l'école primaire au Japon en ont entendu parlé. D'aucuns expliquent cette popularité par ses points communs avec le shintoïsme et le confucianisme... J'y verrais plutôt tout simplement une passion commune pour les scarabées, très répandue chez les petits japonais, qui chassent et chérissent ces bestioles, les beaux jours venus. Outre l'intéret scientifique du livre quant aux mœurs des sphex et autres cerceris, celui-ci est par ailleurs fort bien écrit, distrayant et parfois drôle. Au Japon, Fabre a d'ailleurs la réputation d'être un professeur Nimbus un peu fou, qui ne vit que pour ses insectes. C'est peut-être aussi cet effort de toute une vie qui séduit et entre en résonance avec un idéal laborieux de la société japonaise.

Il faut préciser que les spécimens de coléoptères que l'on peut trouver au Japon ont des accoutrements fort spectaculaires, qui font la joie des collectionneurs. Jugez plutôt: 

Dynastes hyllus

Chalcosoma atlas

Kabutomushi domestique

Dynastes hercules hercules