La première manche et la rouerie de Fischer
Le 11 Juillet 1972, à Reykjavik, commence « le match du siècle » : Bobby Fischer affronte aux échecs Boris Spassky en finale des championnats du monde, qui se joue en 24 manches. En pleine guerre froide, Fischer, 29 ans, représente les Etats-Unis, Spassky, 35 ans, l’U.R.S.S. et ces diaboliques soviets qui ont raflé tous les titres de champions du monde depuis 1948.
Fidèle à son excentricité légendaire, Fischer menace à plusieurs reprises de boycotter cette finale : il veut renégocier ses primes ainsi que la présence de camera de télévisions. Henry Kissinger, Secrétaire d’Etat de Nixon à l’époque, lui passera même un coup de fil pour le convaincre de participer à cette finale historique. Apres moult atermoiements, le match commencera avec 2 jours de retard, le banquier Jim Slater ayant accepté de doubler la prime de match.
Même si lors des 8 duels précédents jamais Fischer n’a réussi à vaincre Spassky, l’Américain, numéro 1 mondial, part favori. Las, Fisher perd cette manche (elle peut-être rejouée en cliquant ici), ainsi que la suivante. A 0-2, beaucoup pensent que Fischer va abandonner. Mais c'est sans compter sur le génie et la rouerie de Fischer, qui surprend son adversaire par des ouvertures qu’il avait jusques-là rarement pratiquées en tournoi: Bobby Fischer mène 6.5-3.5 à la fin de la 10ème manche et remporte finalement le titre sur le score de 12.5 à 8.5.
Ce fut le dernier match officiel de Fischer. Il joua et remporta un match officieux contre Spassky 20 ans plus tard en Yougoslavie, alors sous le coup d’un embargo des Nations Unies, ce qui envenima davantage ses relations avec les Etats-Unis, pays dans lequel il ne retournera jamais et qui le poursuivit alors pour fraude fiscale. Il continua sa vie en séjournant plus ou moins clandestinement dans divers pays, dont le Japon où il passa 4 ans, dont 9 mois dans un centre de détention pour étrangers. Il obtint en 2005 la citoyenneté islandaise et mourut en 2008 en Islande. À sa mort, l'ancien champion du monde Garry Kasparov déclara que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand de tous les temps».
Pour les pratiquants, nous vous recommandons chaudement la lecture de My 60 memorable games par Bobby Fischer, que l’on trouve au prix de 2 paquets de clopes sur le net.
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