dimanche 22 juillet 2012

De clysteribus europeanus

Traduction du De clysteribus



A l'heure des purges économiques au nom de la crise qui incommode les intestins de l'Europe, quoi de plus naturel que de vous présenter ce petit livre édité par la librairie Morgand et Fatout en 1878: L'instrument de Molière. Il s'agit de la traduction en français du traité écrit en 1668 par Regnier De Graaf: De clysteribus, précédé d'une savante notice biographique consacrée au célèbre médecin hollandais, contemporain de Molière et son Malade imaginaire

Régnier De Graaf


En 34 courts chapitres, vous apprendrez tout sur cette pratique médicale: son étymologie, son histoire, ses différentes compositions, sa posologie, ainsi qu'un nouveau type de seringue dont De Graaf est l'inventeur et qui permet de s'auto-administrer le traitement; avantage non négligeable pour les personnes un tant soit peu pudiques.

Sachez tout d'abord que le mot clystère désigne le médicament liquide que l'on introduit dans le corps à l'aide d'une seringue, d'un clysoir, d'un clysopompe. Et c'est par un abus de langage que certaines personnes donnent le nom de clystère à l'instrument qui sert à administrer le remède. 


Mais voici quelques courts extraits pour vous mettre en appétit:

"C'est en Egypte qu'un oiseau (...), l'ibis, a enseigné tout d'abord aux homme l'usage du clystère. Quand cet oiseau se sent incommodé par un excès d'humeurs nuisibles, il remplit son bec d'eau de mer et se l'introduit dans l'intestin, qu'il arrose abondamment, afin de donner cours au fardeau qui le gêne. Herodote nous apprend que les Egyptiens avaient l'habitude de laver leurs intestins chaque mois, trois jours de suite, comme moyen de conserver leur santé."

"(...) nous pensons qu'un simple clystère d'eau de mer ou d'eau pure, dans laquelle on fait dissoudre un peu de sel ou d'urine venant d'un homme bien portant, (...) peut suffire au résultat qu'on se propose d'obtenir. (...) Les clystères qui, outre l'évacuation des entrailles, ont encore une autre fin, se font avec divers simples et diverses compositions (...). Il y a les émollients, les purgatifs, les astringents, les anodins, les détersifs, les divisants, les consolidants, (...) les nourrissants."

" Pour les clystères purgatifs, on ajoute a la décoction émolliente des feuilles de séné, de rhubarbe, de méchoacan, l'électuaire diaphénique ou la préparation d'Hamech."


Cupidons clysopompistes



Etes-vous prêts pour le clystère concocté par les gouvernements européens? 


Qui a crié "Charlatans!"?











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